Quelques années avant la grande peste, vers 1344, Vendémian bénéficiait des fruits d’une longue croissance démographique. La communauté comptait déjà plus de 600 habitants. La seigneurie qui avait échu un temps aux rois de Majorque était ensuite passée aux mains d’une grande maison noble, les Roquefeuil, qui possédaient également la vicomté d’Aumelas. Or ces grands seigneurs ne résidaient plus sur place mais se faisaient représenter par des agents : baile ou sergent. La communauté quant à elle était de mieux en mieux organisée. Elle s’était dotée de syndics qui tentaient notamment de gérer le cadre de vie des villageois en organisant l’espace de l’habitat. Ainsi en 1389, deux d’entre-eux, mandataires d’une cinquantaine de chefs de famille, finissent par obtenir d’Arnaud de Roquefeuil et de son lieutenant et écuyer, noble Jean de Blanquefort, l’autorisation de doter le lieu de Vendémian d’une nouvelle fortification collective. Les villageois avaient en effet subi plusieurs fois les pillages et les méfaits de la guerre « qui a longtemps duré » et des attroupements de « voleurs, borgnes et autres vagabonds ».
Une grande enceinte quadrangulaire (environ 139m x 122 m) renforcée par des tours d’angle est construite. Bien plus vaste que l’ancien castel qu’elle englobe, elle porte la nouvelle superficie du village à environ 1,7ha. Dotée de deux portes monumentales et de ponts-levis, entourée de fossés et d’un fort mur de pierre, Vendémian adopte maintenant l’allure d’une petite ville. C’est au sens propre une agglomération car derrière l’enceinte, l’habitat dense et compact se développe aussi en hauteur tandis que les rues sont particulièrement étroites. L’ancienne tour-porte du « château » fut également rehaussée d’un étage et transformée en clocher. (L.S.)